Et après le lavage vient la débyssusseuse.
Elle fait deux mètres elle aussi, trois peut-être, toute de métal, ouverte grand en deux. À l’intérieur, orientés vers le bas, on peut voir les petits boudins de plastique noirs, comme des doigts, qui poussent et remuent les moules. Le dessous, c’est comme un tapis métallique. De loin, on ne voit pas bien la spécificité de ce tapis, il est tout de métal brillant, lui aussi. De près, on voit mieux : ce tapis sur lequel sont poussées les moules à l’intérieur de la débyssusseuse est constitué d’une succession de cylindres rapeux qui tournent à contre sens les uns des autres. Alors qu’il me fait visiter, Patrick repère quelques saletés, dont une moule minuscule coincée entre deux cylindres. Il se penche sur la machine, son doigt glisse doucement le long du métal rapeux, comme pour éprouver devant moi la perfection du mécanisme. Une par une, il décoince les petites saletés qui restent, malgré un nettoyage appliqué. Le byssus, ce sont les fils très durs qui sortent de la coquille de la moule, et qui la rattachent à son rocher, ou à son bouchot. Dans la débyssusseuse, les cylindres en rotation pincent les byssus qui dépassent et les arrachent, sans abîmer la moule. Le même travail, effectué par un être humain, prendrait des semaines. Patrick garde dans sa main gauche fermée quelques byssus, une moule minuscule, quelques impuretés retirées à la machine.
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